Manque de libido, peu ou pas de désir sexuel (anaphrodisie)
Ah, le désir… Impalpable, insaisissable mais aussi irrésistible. Premier pas dans la réalisation de la relation sexuelle, il est indispensable à la réalisation de celle-ci. Souvent corollaire du sentiment amoureux, il peut néanmoins parfaitement exister sans lui. On peut éprouver du désir sans éprouver d’amour. On peut éprouver de l’amour en l’absence de tout désir. En revanche, on ne peut pas avoir de sexualité si l’on n’a pas de désir.
Le désir sexuel est la première étape de la relation sexuelle. Il y a moyen d’avoir des érections en l’absence de toute libido. Par exemple, en prenant du Viagra©. Mais cela ne suppléera pas au désir sexuel. L’homme aura bien un pénis en érection mais aucun désir de s’en servir…
Quand il n’y a pas ou peu de libido, il faut en premier lieu écarter les raisons physiologiques, comme par exemple la prise de certains médicaments (ex : les antidépresseurs), ou une grande fatigue physique. Suite à l’examen pratiqué par le médecin, on va rechercher si l’anaphrodisie est générale, systématique ou bien liée à des circonstances. Le désir sexuel fonctionne par associations. Donc, à quoi sont associés le partenaire, la sexualité, le plaisir ? Ce qu’un homme dit de sa sexualité est aussi ce qu’il pense de sa vie.
De nos jours, les relations sexuelles sont empreintes d’une tonalité dramatique. On confond désir sexuel et sentiment amoureux. Pourtant, ce sont là deux états sans rapport. Le sentiment amoureux naît de l’élection mutuelle de deux inconscients. Cependant, il est fréquent, au début de la relation amoureuse, qu’il y ait fusion entre désir et amour. On ne se demande pas pourquoi on est attiré, c’est comme une évidence qui ne suscite aucune question, juste un émerveillement. Même sur le plan sexuel. Mais la nature du désir est fluctuante et quand la fusion s’efface, la confusion s’installe : je l’aime mais je n’ai plus envie d’elle. Est-ce que je l’aime toujours ? Et cette autre femme que je désire follement, je suis pourtant bien certain de ne pas l’aimer. Alors, quoi ? Est-ce une malédiction qui pèse sur les hommes que ce cœur qui va d’un côté et ce pénis de l’autre ? Afin de résoudre ce conflit qui parait insoluble entre aspirations du cœur et exigences du corps, un travail avec un sexothérapeute sur le système associatif du désir sexuel, sur la vision de l’homme de sa sexualité, de son couple, de sa vie, va permettre de mettre en évidence les éléments de réponse. Si le sentiment amoureux est une irréalité que l’on cherche à rendre réelle, la libido elle est une réalité bien ancrée dans le cerveau reptilien de l’homme.
Obsession sexuelle (satyriasis)
On parle d’obsession sexuelle quand l’acte sexuel est dénaturé. Il devient répétitif, excessif, sa réalisation importe désormais d’avantage que son objectif (l’orgasme). Enfin, les partenaires n’existent plus que comme objets sexuels, il n’y plus aucune dimension de relation, encore moins d’échange…
Quand on arrive à saturer sa représentation sexuelle, on tombe dans l’obsession sexuelle. Ce n’est plus le plaisir qui motive la relation sexuelle, mais la relation sexuelle en elle-même. But et objet du rapport sexuel sont dénaturés. Il n’y a plus ni partenaire individualisé, ni surprise, ni plaisir. Il n’y a plus que voracité, gloutonnerie, accumulation. Les rituels remplacent l’imprévu, l’excès la qualité, il n’y a plus qu’un « trop » général.
On parle alors de compulsion. Ce qui caractérise la sexualité compulsive est que la dimension de plaisir, de joie disparaît. L’agrément qui était attaché à la stimulation sexuelle est remplacé par une tension du corps qui est douloureuse, non gratifiante. Des rites et des codes très stricts encadrent désormais la relation sexuelle et cependant le contrôle est totalement perdu lors de sa réalisation. La relation sexuelle est compulsive. Et désespérée car l’homme se sent complètement dépassé par son attitude. Il ne se maîtrise plus. Cette pathologique est différente de l’hypersexualité qui, elle, ne contient aucun désespoir mais bien les notions de plaisir et de diversité.
Comme tout drogué, l’homme va avoir besoin d’augmenter l’intensité des expériences. Il va désespérément tenter de reconstituer l’émerveillement de la « première fois » et être de plus en plus frustré de ne jamais y parvenir. Et puis, quand un jour la souffrance le submerge, la pathologie de son comportement s’impose à lui. Il cherchera alors à s’en débarrasser par le biais d’une sexothérapie.