Pénétration impossible ou très douloureuse (vaginisme, vestibulodynie, vestibulite, vulvodynie)
Dans certains cas le vagin ne peut être pénétré lorsque les muscles sont contractés par réflexe. Il ne faut en aucun cas tenter de forcer le passage.
La musculature vaginale se contracte de manière totalement involontaire dans un réflexe conditionné. A 4 cm de l’entrée de la vulve, il y a les muscles pubo-coccygiens, ils forment une sorte de sphincter. Ces muscles permettent aussi de serrer la verge pendant l’acte sexuel et se contractent durant l’orgasme féminin. Normalement, le vagin est capable de se dilater car il est souple et élastique, mais parfois la contraction involontaire des muscles pubo-coccygiens empêche toute intromission, que ce soit par le pénis ou par le spéculum lors d’un examen gynécologique. C’est une réaction seulement physique, mais d’une force telle qu’il n’est pas possible de pénétrer le vagin, même si la femme ressent du désir, son vagin reste totalement fermé par ce mécanisme de réflexe. Ce phénomène est soit superficiel (il se situe à l’entrée du vagin) ou profond (dans le vagin), primaire ou secondaire. Il peut tout à fait coïncider avec l’existence du désir sexuel tout en causant une perte de libido à la longue.
Si des séances de kinésithérapie périnéale sont absolument nécessaires et qu’il est impératif de ne surtout pas chercher à forcer le passage, il ne faut pas perdre de vue que les causes de cette pathologie relèvent le plus souvent de la psychologie. C’est pourquoi une sexothérapie doit venir en complément de l’intervention mécanique afin d’éradiquer définitivement le problème. Une combinaison avec quelques séances en hypnothérapie peuvent également donner de très bons résultats.
Douleurs pendant ou à la fin de la pénétration (dyspareunie)
En raison d’un réflexe conditionné de douleur, superficielle ou profonde, pénétrer le vagin est réalisable mais provoque des douleurs.
Dans la majorité des cas, ce réflexe conditionné de douleur est dû à des problèmes simplement physiologiques (cystites à répétition, vulvodynie, …). Une visite chez un gynécologue est indispensable et un traitement médical est nécessaire.
Cependant à ces causes organiques peuvent s’ajouter une dimension psychologique qui elle, sera examinée avec le sexothérapeute.
Sécheresse vaginale
Les parois vaginales sont couvertes d’une muqueuse dont l’hydratation est accrue lorsqu’il y a excitation sexuelle en vue de faciliter la pénétration vaginale. Parfois cependant la lubrification des muqueuses n’est pas suffisante pour atténuer les frottements. La pénétration devient alors douloureuse.
Le col utérin et les glandes de Bartholin lubrifient la muqueuse vaginale. Cette lubrification est plus importante lors de l’excitation sexuelle du corps. Il s’agit d’un véritable réflexe indépendant de la perception de l’excitation par la femme et qui a pour objet d’éviter les risques de déchirure. Elle n’a aucun rapport avec le désir.
Dans certains cas, l’hydratation des muqueuses vaginales n’est pas satisfaisante. Elle peut même ne pas avoir lieu du tout. Dans ces situations, si aucun lubrifiant extérieur n’est apporté, l’échauffement dû aux frottements lors de la pénétration vaginale va rendre celle-ci douloureuse.
Ce mauvais fonctionnement de la fonction d’hydratation peut avoir une cause purement physiologique (déséquilibre hormonal, tabac) ou bien psychologique (appréhension, indifférence sentimentale). Il convient donc de commencer par une consultation auprès d’un médecin et, selon les cas, d’aller voir aussi un sexothérapeute.
Première fois
Dès le commencement de la vie nous sommes des êtres sensoriels. Tout au long de notre existence nous continuons à faire évoluer nos liens de plaisir avec le monde autour de nous. Petit à petit, ce lien devient sexuel. Et un jour, c’est « la première fois ».
Nous développons tous la sexualité mais chacun à notre manière. Il n’y a pas une sexualité, mais une infinie variété de sexualités. L’image médiatique uniformisée de la sexualité est un leurre absolu.
Quand nous devenons adolescents, nous changeons physiquement. Il est impossible d’y échapper même si de nombreux adolescents tentent -sans succès- de contrôler ce changement. Ceci explique pourquoi la problématique sexuelle de l’adolescent est en premier lieu en lien avec le rapport à soi.
En France, la moyenne d’âge du premier rapport sexuel est stable depuis une génération. Elle est de 16 ans et quelques mois.
Ce moment de la vie sexuelle est pour les femmes très intense, très particulier. En effet, les femmes offrent leurs entrailles à un autre, elles se laissent envahir. Les questions sont tout naturellement nombreuses et très variées : est-ce douloureux ? risque-t-on de tomber enceinte à tous les coups? comment dire non, … ?
Pour répondre à toutes ces questions, ces craintes, l’idéal est une présence adulte qui assure la remise en perspective et le sérieux des réponses. Cependant, cela n’est pas toujours facile aux parents d’intervenir directement dans un tel dialogue. Les adolescentes sont souvent à cette même période en opposition plus ou moins ouverte car elles cherchent justement à quitter le nid. Mais d’autres voies sont possible : laisser traîner dans la maison des livres consacré au sujet, lister des sites internet sérieux (ex : www.choisirsacontraception.fr), faire prendre un rendez-vous seule à seul(e) avec un gynécologue ou un sexothérapeute ou encore donner de l’adresse du planning familiale.