Peu ou pas de désir sexuel (frigidité)
Aussi connu sous le nom de libido, le désir sexuel est de nature féminine. C’est un système associatif qui peut être compris par le biais d’un travail sur ce qu’évoque inconsciemment le sexe, l’amour, l’autre… Et ne pas perdre de vue que le désir est quelque chose de fluctuant et surtout de totalement indépendant du sentiment amoureux.
Il faut faire la distinction entre le besoin, lié à la réalité (besoin d’orgasmer) et le désir, venu du psychisme (envie de faire l’amour). Chez la femme, il vient du cerveau limbique, le cerveau émotionnel, et est donc très lié à l’environnement. Il est fragile. L’action cardio-vasculaire est insuffisante pour maintenir le désir sexuel féminin. Actuellement existe, uniquement au stade expérimental, un médicament agissant chimiquement sur le limbique et le nerf récurrent : le Librido©.
La frigidité, anaphrodisie féminine, est une pathologie. Elle est causée par le déséquilibre entre les trois composantes psychiques : le réel, l’imaginaire et le symbolique. Le plus souvent, il s’agit d’un déficit du symbolique et plus particulièrement du spirituel dans le symbolique. La frigidité peut être primaire (depuis toujours)ou secondaire (depuis un évènement) et provoque fréquemment une sublimation de la libido dans un autre domaine (ex : le domaine familial) que la sexualité qui, elle, va être laissée de côté. On peut dire que l’anaphrodisie féminine se réduit en règle générale à la manifestation symptomatique d’un problème différent.
Il ne faut pas perdre de vue que le premier objet de désir est soi-même. Cela permet d’avoir l’assurance que l’on existe par soi-même, sans dépendre pour cela de l’autre. Hélas, cette existence peut avoir été niée par autrui à un moment ou un autre. Une pathologie accompagnée de douleurs (ex : vaginisme) peut aussi avoir provoqué la disparition du désir sexuel. Des traitements médicamenteux peuvent avoir le même effet (ex : anti-dépresseurs). Il importe donc de découvrir l’origine exacte de la frigidité. Une fois cette origine traitée médicalement et par une sexothérapie, la frigidité en elle-même disparaîtra presque toujours.
Sexualité compulsive (nymphomanie)
Le besoin de sexe dans l’espèce humaine est dépendant du système hormonal. L’activité sexuelle a plusieurs utilités. La plus évidente est l’utilité reproductive. Grâce à l’orgasme, elle permet également la libération d’un trop-plein d’énergie, l’équilibre psychique, l’élévation mystique. Elle est donc source de satisfaction. Mais lorsqu’elle se trouve pervertie par un déplacement de l’objet, lorsqu’elle finit par primer en elle-même sur son but, elle présente un caractère addictif. Elle devient alors aussi nocive qu’une dépendance à un stupéfiant.
La nymphomanie est la conséquence de cette dérive de l’activité sexuelle vers un comportement de dépendance. Comme pour toute drogue, l’activité sexuelle n’est plus envisagée que sous l’angle festif, avec l’obsession de la recréer les sensations de la première fois. Et cette recherche est bien évidemment vouée à l’échec, d’où accentuation du comportement, mais toujours en vain. Et à terme, le plaisir perd de plus en plus en intensité et finit par n’être plus jamais ressenti.
Et la femme en arrive à ne plus se concevoir comme un sujet mais comme un objet à la disposition des autres pour leur procurer une jouissance. A moins que ce ne soit aux autres qu’elle finisse par dénier le caractère de sujet. Elle n’a plus aucune relation avec ses partenaires qui ne sont plus pour elle que des objets nécessaires à son assouvissement. Quel que soit le positionnement qu’elle adopte finalement, il s’agit d’un comportement pathologique et non plus de la simple manifestation d’une hyper-sexualité. Quand enfin la souffrance, la frustration finissent par l’emporter sur le plaisir, quand la femme réalise qu’elle est devenue une droguée et n’obtient plus aucune satisfaction, elle peut alors, accompagnée par un sexothérapeute, essayer de sortir de cette addiction. Cependant, quand le comportement nympho-maniaque a complètement envahi le psychisme de la femme, on se trouve en face d’une pathologie psychotique nécessitant l’internement psychiatrique.