On désire ce que l’on n’a pas, il est l’expression d’un manque, intimement lié à l’imperfection humaine. C’est parce que nous sommes conscients d’être limités que nous tentons tout au long de notre existence à nous compléter.
Donc, notre existence et reconnaissance en tant que sujet précède (et conditionne) l’apparition du désir. Celui-ci à son tour précède son objet. C’est l’identification de ce que nous sommes (sujet) qui nous permet de réaliser ce qui nous manque (désir) et nous le fait chercher et, parfois, trouver (objet).
Croire que le désir puisse donc émerger « spontanément » est donc absurde. Il ne faut pas attendre le désir, il faut le créer en se définissant soi-même.
Ensuite, lorsque l’on projette son désir sur un autre, celui-ci, objet du désir, réalise la dimension sexuelle qui est vue en lui, qui est une part de lui. Il se définit plus précisément et, partant, identifie à son tour ses manques. Son désir peut alors émerger et il peut le projeter à son tour, possiblement sur l’être qui le désire. Le désirant est alors désiré par le désiré devenu désirant, c’est-à-dire sujet lui-même !